Lorsque ce que je sortirai, c’est toi qui partiras.
Tu ne reviendras plus, car tu ne m’aimes pas.
On est bien tous les deux confinés dans ma maison comme au bord d’un voilier.
Moi ça me va !
Ne regarder que toi, un cadeau !
On se croirait en couple.
Toi en pyjama au réveil, toi faisant de la gym, toi dans la cuisine, toi au jardin et toi toute endormie.
Tu habites très loin, le hasard a voulu que tu sois près de moi. Je t’héberge.
Reste encore, tu n’as pas le droit de t’en aller. Dehors on peut mourir.
Je ne touche pas, mais tu dors dans mon lit.
La nuit je respire ton souffle, je frôle ton visage, je veille sur ton corps.
Que dure longtemps ce huis-clos magnifique !
Je voudrais être beau, je voudrais être drôle, cultivé et léger.
Je suis banal et sans humour.
Alors tu partiras quand tout sera fini.
Je ne sortirai plus et tu n’en sauras rien.
Je resterai confiné dans nos draps pour toujours
Betty Marescaux-Tyteca
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