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Photo du rédacteurSecrétaire AVF

Une nouvelle du sud pour animer les AVF et se dé confiner la tête

Avoir vingt ans au bord de la mer


Laurent se mêla à la foule de la gare St Charles et se tint sur les bout des pieds pour tenter d’apercevoir ses cousines, Zoé et Camille venues de Paris par le «mistral». Ce ne fut qu’en queue de train qu’il les vit.


Chapeaux et lunettes de soleil, voilà bien un attirail de parisiennes pensa-t-il. Passées les embrassades, voilà que l’on prit le bus jusqu’à l’appartement. Pour l’arrivée des cousines Jeannette la mère de Laurent avait prévu une daube de taureau. Un délice … Retrouvailles estivales qui promettaient, car ici à Marseille la famille venait d’hériter d’un «cabanon» aux Goudes, en bord de plage. D’autre part Zoé la plus âgée des trois devait fêter ses 20 ans au 14 juillet de cette année 1970 et l’on était le 3.


Elle en avait développé l’assurance que pour son anniversaire tout le monde faisait la fête. On montra les chambres et l’on se mit à table.


Les parents qui travaillaient prirent rapidement congés, sans oublier les recommandations d’usage. ( En ces temps-là les mobiles n’existaient pas) !


Laurent n’en revenait pas, ses cousines qu’il n’avait pas vu depuis trois ans, avaient pris des allures de jeunes femmes. Et l‘objectif numéro un était de trouver pour ces demoiselles un maillot de bain. L’après midi fut donc consacré à cet unique objet. Il fut ébahit par le nombre d’essais qu‘il fallait et, relégué à l’attente de la perle qui sied, bien, à la mode et pas trop cher, bref, il prit son mal en patience puis les emmena acheter de la crème solaire et autres produits.


De son coté il avait tout l’équipement pour la plage et la pêche: un masque et un tuba, des sandales en plastique et le reste un peu plus «fait maison».


Lorsque les maillots furent choisis enfin, il n’était plus temps d ‘aller à la plage et l’on se rabattit sur une glace au vieux port et une ballade au Pharo en se promettant que demain serait une journée plage exclusive.


Le temps était splendide chaud avec une petite brise sur les quais et un ciel bleu carte postale. Le lendemain tout le monde sur le pont.


La plage du prophète était bondée de monde d’éphèbes bronzés et filles à lunettes de soleil et souriants, de familles. Tout le monde se matait, en faisant semblant de n’en rien faire.


Laurent «tchatchait» avec ses cousines ,quand un camarade de fac lui fit signe avec lequel il pût aussi discuter ,faire autre chose que bronzer.


Le lendemain il fut question d’aller au cabanon direction les Goudes.


On pris le bus qui longeait la corniche jusqu’au Goudes. Ici plus de foule mais une petite plage à l’ atmosphère plus familiale, et où l’eau y est limpide. Sur le côté quelques barques «pointues» de pêcheurs de soupe de poissons de roche, loups et dorades. Ils aménagèrent un peu le cabanon avec quelques assiettes, couvert et tire-bouchon et un bidon d’eau potable.


La mer était divine et le bain s’éternisa jusqu’à midi d’autant qu’on se mit à la plongée avec le masque. Au sortir de l’eau l’appétit se creusa.


Les filles voulurent des salades mais sous l’influence de Laurent on commanda une pizza, «la meilleure de toute la Corniche!» et quelques feuilles de laitue tout de même…


Le cabanon est bien ombré, après avoir déplié les chaises longues et bien apprécié le repas il fût nécessaire de faire une petite sieste. Ce n’est que dans l’après-midi que l’on s’initia à la pêche aux oursins avec une fourchette et un filet à commissions ..Un jour on grimpa un peu dans la calanques et jusqu’à Callelongue. Une autre fois on visitât la baie des singes. Et puis le jeudi Roger, du cabanon d’à côté les emmena faire un tour en «pointu» ,la mer était d’huile et la brise rafraîchissante. La semaine passa comme un rêve. Les filles affinaient leur bronzage entre deux bains et Laurent ne sortait pas de l’eau.


Elles y firent des rencontres à cette plage qui ne les laissèrent pas indifférentes. Deux amis Gilles et Denis, très courtois et dans leurs âges tout à fait charmants et amicaux pour changer des lourdingues des Catalans. Ce fût l’occasion de se connaître mutuellement un peu plus et leur complicité mettait une touche de joie supplémentaire dans le groupe.


Un petit cercle se fit où la séduction se disputait avec l’amabilité. Zoé surtout qui semblait ne plus toucher terre à l’approche de l’anniversaire de ses vingt ans ! Gilles un des deux amis lui plaisait particulièrement et cela semblait réciproque.


Dans cet état de fait il fallut bien consacrer un temps à la recherche de jupes légères et partir à la recherche de quelque chose pour Zoé. Camille et Laurent purent de justesse s’éclipser pour acheter un cadeau surprise.


On commença à prendre ses marques en vue du 14 juillet avec pour commencer le bal des pompiers, le feu d’artifice, et la nuit jusqu’à plus d’heures, (vingt) ans oblige !


Pour Gilles et Denis tout deux pompiers volontaires les discussions allaient bon train pour savoir s’ils seraient de garde le 13 au soir.


Denis accepta de prendre la garde car avec les feux d’artifices il y avait des risques réels de départ de feu.


Le soir dit, on se retrouva au vieux port bondé de gens attendant le feu d’artifice municipal. L’air était doux et agréable en terrasse, Zoé était aux anges quand Gilles lui pris la main et lui proposa d’aller faire un tour en attendant.


Camille et Laurent se souriaient l’air entendu. Le feu d’artifice fût extraordinaire ,le publique extasié.


Au loin on entendit une sirène que personne ne remarqua si ce n’était Zoé qui arriva essoufflée et dépitée. Un feu avait pris quelque part et Gilles avait dû interrompre leurs ébats pour se rendre à la caserne. Le bal commençait mal.


Zoé n’avait plus du tout envie de danser sans Gille et Camille était perplexe. Pour changer d’atmosphère, Laurent proposa d’aller au Jardin du Pharo qui était resté ouvert pour l’occasion. De là on voyait tout le centre de Marseille illuminé , l’air était tiède et l’odeur des figuiers se mélangeait aux pins, les cigales s’étaient tues. On poussa jusqu'à la corniche où l’eau noire de la nuit venait en vagues délicates ,s’écraser sur le sable. On se mouilla les pieds l’eau était encore chaude de tout ce soleil. La lune était presque pleine et donnait à la baie un cachet romantique. Ils rentrèrent en rejoignant l’église St Victor d’où ils surplombèrent le vieux port. Camille proposa de se prendre une glace à la place aux huiles, certains grands café étaient encore ouverts. On projeta une ballade pour le lendemain aux îles du Frioul et on rentra.


Dès le matin, grand soleil, il y avait un air de fête en ce jour férié qui débutait un pont. Pour un anniversaire ce fût simple et réussi Zoé était fébrile et joyeuse quand un appel téléphonique la demanda, c’était Gilles ; il voulait la rejoindre. Un rendez-vous fût pris sur les quai en bas de la passerelle des vedettes qui faisaient la navette au îles du Frioul.


Le lendemain en début d’après-midi ,après le gâteau et les cadeaux, tous trois se rendirent au vieux port où Gilles les attendait. La vedette était pleine et ils partirent enfin. La brise de mer se conjuguant au mistral qui s’était levé on commençait à voir la mer s’agiter et l’air se rafraîchir. On rentra à l ‘intérieur.


Ils firent le tour du château d’If, de l’hôpital caroline et débarquèrent sur les îles. C’était plutôt pelé et il de dirigèrent vers une petite crique où il purent de baigner. Au retour quand Ils accostèrent Zoé et Gilles partirent de leur côté en amoureux.


On s’était donné rendez-vous pour manger le soir des huîtres et des oursins.


Camille et Laurent allèrent au cinéma sur la canebière. Quand ils se retrouvèrent Zoé était radieuse et bavarde… Chacun de raconter sa vie, ses goûts.


Le lendemain fort tôt le téléphone sonna, c’était pour Zoé… et la nouvelle n’était pas bonne .Elle se précipita dans la chambre et pleura dans son oreiller.


Gilles partait en Corse en tant que pompier, là-bas les pratiques de brûlis devenaient des incendies qu’il était dur de maîtriser dans ce relief montagneux. Bref, même les canadairs étaient mis à contribution.


Tout le monde était désolé pour elle. Elles devaient, elles aussi, repartir dans cinq jours… Décidément, leur histoire n’ était pas faite pour durer.


Henri Dor

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